Affrontons la réalité — les petites capitalisations n'ont pas eu la vie facile. Alors que les actions des entreprises technologiques à grande capitalisation ont propulsé le S&P 500 à des niveaux records, les entreprises plus petites sont restées en retrait. Depuis 2015, le Russell 2000 a enregistré moins de la moitié des gains de son homologue à grande capitalisation. Cela fait longtemps qu'elles traînent derrière.
Performance du S&P 500 vs MSCI World Small Cap vs Russell 2000 (2015–2025)

Source : FE Analytics. Tous les indices sont des rendements totaux en dollars américains. La performance passée n'est pas un indicateur fiable des performances futures. Données au 30 juin 2025.
Et pourtant… c'est peut-être exactement pour cela que les choses pourraient changer. Les marchés fonctionnent par cycles, et le cycle des petites capitalisations ? Il a duré plus longtemps que d'habitude. Maintenant, en 2025, quelques vents favorables pourraient enfin s'aligner.
Évaluation : Le Discount est Difficile à Ignorer
Commençons par le prix. Le S&P 500 est à plus de 22× les bénéfices futurs. Le Russell 2000 ? 17,52.
Bien sûr, beaucoup de petites capitalisations sont encore non rentables. C'est intégré. Mais même si vous retirez les entreprises non rentables, le rendement des bénéfices (c'est-à-dire les bénéfices / prix) des petites capitalisations semble bien plus attrayant que celui de leurs grandes sœurs.
Pour être franc : les investisseurs paient cher pour les grandes entreprises et ignorent les petites. Cela ne durera pas éternellement.
Les Vents Favorables Macroéconomiques : Taux Plus Bas, Dollar Plus Faible, Croissance Plus Forte
Si les taux d'intérêt baissent comme prévu cette année, les petites capitalisations pourraient en bénéficier en premier. Beaucoup dépendent de dettes à taux variable, donc même une petite baisse peut améliorer les marges. C'est l'un des arguments les plus clairs pour une reprise dans cette partie du marché.
Il y a aussi l'angle monétaire. Le dollar américain a diminué en 2025, ce qui tend à profiter davantage aux petites entreprises nationales qu'aux multinationales. Environ 80 % des revenus du Russell 2000 proviennent des États-Unis, donc ces entreprises ne sont pas aussi exposées aux fluctuations des devises ou aux tensions géopolitiques.
Ensuite, il y a les bénéfices. Les prévisions de croissance des bénéfices des petites capitalisations pour 2025 sont autour de 20 %, bien devant les grandes capitalisations. Si l'économie parvient à un atterrissage en douceur ou à une expansion stable, ces prévisions pourraient s'avérer conservatrices.
Répartition Sectorielle : D'où Viendra la Force
Les indices des petites capitalisations sont fortement orientés vers des secteurs cycliques comme l'industrie, les finances et les soins de santé. Ces secteurs ont tendance à bénéficier en premier lorsque l'économie se stabilise ou redémarre. Par exemple, les banques régionales pourraient voir une amélioration de leurs marges à mesure que les conditions de crédit se détendent. Les entreprises de biotechnologie avec des pipelines réels pourraient attirer de nouveau l'attention des investisseurs cherchant à innover en dehors des grandes entreprises technologiques.
En d'autres termes, les petites capitalisations ne forment pas un bloc homogène. Elles couvrent des dizaines d'industries, et certaines sont mieux placées que d'autres pour surfer sur la prochaine vague de croissance.
Risques : Un Voyage Toujours Agité
Tout cela ne veut pas dire que les petites capitalisations sont une valeur sûre. Elles restent volatiles. Elles se négocient avec des volumes plus faibles. Et lorsque l'économie vacille, elles chutent souvent plus fortement que les grandes capitalisations. Même avec des baisses de taux, les conditions de financement pourraient rester serrées, ce qui constitue un défi pour les entreprises déjà au bord de l'efficacité.
Et soyons honnêtes : l'appétit des investisseurs n'est pas encore totalement revenu. Avec des capitaux toujours orientés vers les mêmes grandes entreprises bien connues, il pourrait falloir un catalyseur clair pour déclencher une rotation à part entière.
Conclusion Stratégique
Alors, les petites capitalisations sont-elles prêtes à surperformer en 2025 ? L'argument se renforce. Les évaluations sont basses, le potentiel de croissance augmente, et les conditions macroéconomiques évoluent en leur faveur. Mais le timing compte. Il ne s'agit pas de parier gros ; il s'agit de reconnaître que les cycles tournent, et celui-ci est arrivé.
Pour les investisseurs à long terme, une allocation modeste dans des actions de petites capitalisations de qualité pourrait offrir non seulement de la diversification, mais aussi un véritable potentiel de hausse. Le chemin sera peut-être plus cahoteux, mais pour ceux qui sont prêts à supporter les fluctuations, 2025 pourrait bien être l'année où les petites capitalisations sortent de l'ombre.